Stephen King

Le 21 septembre 1947, Nellie Ruth King donne naissance à son second fils, Stephen Edwin. Deux ans plus tard, Donald, le père, "sort chercher des cigarettes" (dixit) et ne revient jamais.

Durant les années '50, l'enfance du jeune Steve est bercée par les matinée, ces séances de cinéma du samedi matin où on projette principalement des films de SF et de fantastique ("Earth Vs Flying saucers", "The creature from the black lagon",...). Ces matinée façonneront le goût de l'enfant pour l'horreur, on les retrouvera notamment dans "Ca".

King est alors un enfant lourdaud, peu sûr de lui, tout le monde rit quand il est choisi dans une équipe de base ball : "ah, ah, vous avez eu King !" Il est hanté par l'idée du ridicule, la peur de perdre son pantalon devant tout le monde. Cette dernière hantise, l'écrivain la cristallisera dans "Rage". Il mettra également en scène des adolescents rejetés et complexés. (Carrie, Arnie Cunningham dans "Christine").

En 1960, King est presque adolescent et c'est la révélation, sans doute un peu forcée et romancée, mais toujours est-il qu'il découvre dans son grenier une boîte de romans d'horreur et de SF. Selon ses propres dires, cela aura une influence majeure sur son envie d'écrire. Il se fait donc offrir une machine à écrire et commence à rédiger des histoires. Pour l'anecdote, cette machine perdait ses touches, ceux et celles qui ont lu "Misery" comprendront la référence.

Ecrivain amateur régulier, King termine son premier roman en 1966 quand il entre à l'université. Il s'agit de "Rage". A l'époque, il essuie refus sur refus et doute de sa vocation. On ne le sait peut-être pas, mais en début de carrière, King s'est vu opposer une soixantaine de refus correspondant à un millier de pages de texte. Ses craintes de l'époque, il les extériorise dans "The long walk" ("Marche ou crève" en France), où il se demande comment les marcheurs pourront arriver à la fin de leur course.

A la fin des années '60, King sort de l'université, rencontre sa future femmme, Tabitha, et commence à travailler dans un lavoir industriel. Il publie quelques nouvelles çà et là dans des magazines masculins ("Playboy", "Cavalier"...) mais ce n'est pas encore le succès. Le lavoir dans lequel il travaille va évidemment l'inspirer pour ses textes "Big Wheels : A tale of laundry game" dans "Dance macabre", "The mangler"... Une de ses collègues qui cite régulièrement la Bible lui inspirera le personnage de la mère de Carrie et indirectement de Carrie.

Nous sommes en 1971 et King se trouve un emploi de professeur d'anglais à la Hampden Academy, Maine. "Carrie" n'avance pas et King, découragé, jette les feuillets à la poubelle. L'anecdote est connue, c'est sa récente épouse, Tabitha, qui les en sortira et l'insitera à reprendre. Avec le recul, on se dit que ça aurait été dommage. En 1973, le déclic se fait. Doubleday accepte "Carrie" et New American Library en achète les droits pour le poche pour la somme record de 400.000 dollars. Selon King, lui et sa femme ont alors passé des journées à tourner dans la maison sans pouvoir s'empêcher de sourire bêtement. Pour fêter l'événement, King décide de faire un cadeau à son épouse et lui offre un sèche-cheveux. Bref; l'écrivain est lancé, il écrit à plein temps et ne s'arrêtera plus.

King écrit ses premiers romans ("Salem's lot", "Le fléau",...) et publie toujours des nouvelles.

En 1976, Brian de Palma adapte "Carrie" (qui est a mon goût une merde (et je reste poli), note de Sly). Par la suite, une ribambelle d'adaptations verra le jour avec un bonheur plus ou moins inégal, mais le détail sort du cadre de cet article.

Bref, nous sommes au milieu des années '70 et King a évolué. Il est marié, a des enfants et du succès. Logiquement, son écriture évolue. Elle met de plus en plus souvent en scène des noyaux familiaux de type classique (femme, enfants, boulot, maison) que l'auteur s'ingénie à faire éclater pour exorciser ses peurs - perdre les siens. Cela se manifeste déjà dans "The Shining", où Jack Torrance casse un bras de son fils dans un accès de fureur. Dans "Cujo", Tad Trenton, le fils du protagoniste, meurt. Le point d'orgue de cette tendance est évidemment "Simeterre" où une famille explose littéralement (même le chat meurt) sous la malédiction d'une route trop fréquentée et d'un cimetière indien.

A ce stade, King est donc devenu riche et célébre (Bestsellaurus Rex, selon le principal intéressé). Pour donner une idée plus concrète au lecteur on se contentera d'évoquer le contrat que King a signé en '89 avec son éditeur. Ce contrat concernait la parution de quatre livres (dont le premier était "La part des ténèbres", 1.500.000 exemplaires en premier tirage) et assurait à l'écrivain la somme de ... 40 millions de dollars ! Et ce non compris les droits de traduction, la vente à l'étranger et les droits éventuelles d'adaptations cinématographiques. On réalise mieux le chemin parcouru quand on apprend que la première histoire payé de King lui a rapporté 35 dollars. A ce stade, donc, King est célèbre - trop - et le harcèlement des fans devient difficile à supporter. King ne repond plus à son courrier (j'en sais quelque chose: il n'a jamais répondu à mon e-mail pourtant gentil. Snif, Snif...), ne dédicace plus, ne sort plus sans gardes du corps. Il écrit "Misery", où Annie Wilkes, fan déséquilibrée, terrorise un écrivain pour qu'il écrivre le roman qu'elle veut.

de Alessandro ARTUTO

Si tu as aimé cette brève biographie de King, je te conseille d'acheter (100 balles) le bouquin "Les dossiers de Phoenix", un dossier indispensable à tous les fans de Stephen King, mais aussi à tous ceux qui s'intéressent à son phénoménal succès. (Indispensable à tous les fans, ça je suis d'accord, mais aux autres ???? Il faut avoir lu la quasi totalité des bouquins de King car les argumentations s'organisent autour de ces livres et des scénarios. ATTENTION : beaucoup de fins de ses livres y sont racontées).

Critiques par titre